Présentation

A l’origine Scènes de l’avis quotidien était un zine papier photocopié à quelques centaines d’exemplaires. J’ai fait 2 n° : un en  2001 et l’autre en 2009.

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Mes avis quotidiens et les méthodes de diffusion ont évolué depuis ces zines. Mais, étant donné qu’une évidente continuité demeure, je ne peux résister à l’envie de garder ce titre. Comme pour la formule papier, il y aura dans ce blog à la fois des chroniques de livres, des illustrations politiquement explicites, des textes de mon cru ainsi que d’autres piochés à droite et à gauche, ou écrits par des ami-es.

Bien que les idées défendues sur mon blog me paraissent désormais incontournables, elle ne sont pas apparues comme telles du jour au lendemain. Jusqu’à ce que des amies féministes bousculent mes présupposés et mes pratiques, la masculinité et ses bénéfices me semblaient une évidence, une nécessité impossible à critiquer. Qu’importaient les conséquences ! C’est si confortable !

Moi aussi j’ai résisté aux dénonciations féministes. Et c’est toujours un travail quotidien que de ne pas (re)produire ces résistances et les actes oppressifs.

Cela m’amène à citer ici Christine Delphy (L’ennemi principal, tome 1, page 186 et 188): « Admettons même qu’un homme ne cherche pas à tirer tout le parti de ses avantages à tous les niveaux et des désavantages à tous les niveau de la femme qu’il a en face de lui. Admettons qu’il veuille poser la relation comme égalitaire. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout au plus qu’il ne poursuivra pas son avantage volontairement, c’est à dire qu’il n’utilisera pas volontairement son avantage initial pour en obtenir d’autres. Mais à cet avantage initial il ne peut renoncer, parce qu’il ne peut à lui tout seul supprimer, détruire ce qu’il n’a pas fait. Et pour la même raison, il ne peut pas plus supprimer les désavantages institutionnels de la femme.(…) En bref, non seulement il n’est pas nécessaire qu’un homme soit un oppresseur volontaire pour qu’une femme soit opprimée dans une relation interpersonnelle, mais cette oppression générale et antécédente à toute relation particulière est déterminante dans l’existence même de cette relation. »

Devant une telle situation, faite d’inégalités et de violences, il n’y a pas 40 solutions: il s’agit de faire en sorte que les analyses féministes orientent l’ensemble de mes pratiques et de mes choix quotidiens. Comme dit John Stoltenberg dans Refuser d’être un homme – pour en finir avec la virilité: « A mon avis, l’exigence de mettre l’accent sur un militantisme antisexiste est vraiment la seule façon de préserver le choix de tenir en vie et en alerte notre identité morale ».

Mon blog ne s’adresse bien évidemment pas qu’aux hommes mais j’espère particulièrement inviter ces derniers à répudier leur virilité. Notre virilité. Il ne s’agit pas ici  d’une haine des hommes; il s’agit d’une opposition au système de genre.

(Par mesure de facilité, par manque de temps, les commentaires sont en partie fermés.)

yeun lagadeuc-ygouf

couverture

 

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