Le 22 Mars, CAP International a sorti le rapport de recherche « Last Girl First ! La prostitution à l’intersection des oppressions sexistes, racistes et de classe ».
Ce rapport est le fruit de deux ans de recherche, il couvre 49 pays, rassemble les témoignages de plus de 40 survivantes de la prostitution et de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, d’expert.e.s de terrain travaillant auprès des personnes en situation de prostitution aux quatre coins du monde et compte plus de 500 références.
Cette étude explore la surreprésentation des femmes et des filles issues des communautés les plus marginalisées dans la prostitution. Partout dans le monde, les femmes autochtones (Premières Nations, Maori, Adivasi), migrantes, pauvres, issues de minorités ethniques, raciales ou religieuses, des castes les plus basses (Dalits, Badi) sont impactées de manière disproportionnée par le système prostitutionnel.
La recherche « Last Girl First » développe va ainsi au-delà d’une simple analyse de la prostitution en termes de risques sanitaires et offre une analyse complète des oppressions intersectionnelles qui façonnent la prostitution.
En retraçant les racines historiques, politiques, sociales et les dynamiques de ce système, cette étude met en lumière les réalités de la prostitution et la manière insidieuse dont différents schémas de domination tels le patriarcat, le racisme, le colonialisme, l’impérialisme, la domination de classe, le capitalisme, la guerre et la militarisation façonne le système prostitutionnel et aboutissent à l’exploitation économique et sexuelle de franges entières de la population. Parmi ces dernières, la classe politique des femmes et particulièrement celles en situation de précarité ou racisées. Elles sont celles qui sont désignées comme « prostituables », comme une classe à part devant satisfaire la demande masculine pour l’exploitation de leur corps.
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