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Alors qu’aux Etats-Unis et au Canada, PornHub, l’un des géants du système pornocriminel est ébranlé, suite à la publication d’un article fouillé du New-York Times, nous demandons que des mesures soient prises en France, où les deux plus grandes plateformes de contenus pornocriminels “Jacquie et Michel” et “Dorcel” sont visées, directement ou indirectement par des enquêtes judiciaires.
Une enquête sur PornHub parue dans le New-York Times le 4 décembre dernier met en lumière ce que nous dénonçons depuis longtemps : le site diffuse des vidéos de viols, de viols pédocriminels, de torture de femmes inconscientes, étouffées avec des sacs plastique… Comme nous l’avons expliqué dans notre campagne contre la pornocriminalité sur les réseaux sociaux, les contenus pornographiques sont misogynes et le plus souvent racistes, lesbophobes, pédocriminels et incestueux. Lire la suite
#JusticepourJulie : Refus par la justice de requalifier en viols les violences sexuelles criminelles commises par 20 pompiers contre Julie.
Ça vous indigne ? Alors interpellez le gouvernement pour dénoncer la justice patriarcale.
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Alors que quatre pornocriminels sont mis en examen pour « viol, proxénétisme aggravé et traite d’être humain aggravé », nous espérons qu’il s’agit là du point de départ de la fin de l’impunité des violences misogynes, pédocriminelles, lesbophobes et racistes du système porno-criminel.
Nous apprenons dans 20 minutes que quatre pornocriminels, dont Mathieu Lauret, alias Mat Hadix, et Pascal Aullitraut, alias Pascal OP, ont été mis en examen pour viols, proxénétisme aggravé et traite d’être humain aggravé. Deux sont aujourd’hui en détention provisoire, deux sont sous contrôle judiciaire. Pascal Aullitraut est également poursuivi pour « blanchiment de proxénétisme aggravé et blanchiment de fraude fiscale » ainsi que pour « travail dissimulé »
Ceci intervient seulement un mois après l’ouverture d’une enquête à l’encontre de « Jacquie et Michel » pour proxénétisme aggravé et viols par le parquet de Paris suite à nos signalements. Nous nous félicitons du fait que la justice commence à écouter, enfin, les très nombreuses victimes de l’industrie pornographique et à condamner les violences inhérentes à celle-ci.
Dans cette deuxième affaire, tous les individus mis en examen travaillent pour l’entreprise « Jacquie et Michel » et/ou l’entreprise Dorcel, qui sont les deux leaders dans l’ “industrie pornographique” française, avec des dizaines -voire des centaines- de millions de vues. En particulier, Mathieu Lauret, dit Mat Hadix, est décrit par le milieu comme “le parrain”, principal producteur de « Jacquie et Michel », qui va même jusqu’à représenter l’entreprise à la place de Michel Piron, le PDG de « Jacquie et Michel », dans les médias. Il produit également trois vidéos par mois pour Dorcel, et multiplie les labels, alimentant toutes les plateformes pornographiques. Lire la suite
Osez le Féminisme ! dénonce fermement les violences contre des militantes féministes dont 3 survivantes de la prostitution, au sein même des manifestations le 8 mars pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Menaces de mort, violences physiques, arrachage de pancartes et de banderoles… les “pro-prostitution” redoublent de violences, pour confisquer la parole des survivantes qui témoignent héroïquement des violences prostitutionnelles subies.
« Tout s’est passé très vite. J’ai vu arriver en courant, derrière mon amie, une quinzaine de personnes vêtues de noir. Elles ont crié « c’est là, c’est elles ! ». Mon amie s’est pris un coup de pied dans le dos et s’est effondrée par terre. On nous a arraché notre banderole. J’ai voulu me relever pour la retenir, mais une femme m’a frappée au visage. S’en est suivi une mêlée, je prenais des coups sans savoir si j’avais une, deux ou trois personnes sur moi. J’ai repris mes esprits maintenue au sol, dans une flaque, par l’un des CRS qui a stoppé l’agression. D’autres amies du collectif qui se trouvaient un peu plus loin avaient suivi la scène, choquées. Quelqu’un est venu leur demander « C’est ici l’assaut contre les abolos ? » [1]
Samedi 23 Novembre 2019, 150 000 personnes dans la France entière sont descendues dans les rues pour dénoncer les violences masculines contre les filles et les femmes. Cette mobilisation féministe historique témoigne d’une prise de conscience et d’un recul de la tolérance de la société envers ces violences.
1% des violeurs condamnés, 0,4% des pédocriminels… L’impunité des agresseurs en France reste aujourd’hui quasiment totale. En matière de féminicides, le rapport de l’Inspection générale de la Justice relatif aux féminicides, rendu public le 17 Novembre dernier par la Ministre de la Justice Nicole Belloubet, énonce que dans 65% des cas les services de police avaient déjà connaissance de faits de violences conjugales subis par la victime. Dans le même temps 80% des plaintes pour violences conjugales sont classées sans suite…
Osez Le Féminisme ! dénonce les dysfonctionnements dans le système pénal, les politiques publiques insuffisantes et un manque criant de budget pour répondre aux exigences et à l’urgence de la lutte contre les violences masculines contre les filles et les femmes. Lire la suite
Lettre ouverte d’hommes adressée aux membres du Conseil constitutionnel
NON, MERCI !
Nous, les hommes, ne tenons pas du tout
à nous voir reconnu un statut d’agresseur sexuel.
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil constitutionnel, vous allez examiner une Question prioritaire de constitutionnalité visant à abroger la pénalisation des clients-prostitueurs prévue par la loi du 13 avril 2016, c’est-à-dire à rendre de nouveau légal l’achat d’actes sexuels.
Nous, les hommes, sommes l’immense majorité des clients de la prostitution. Avant la loi « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées », nous jouissions librement et sans complexes du droit, contre paiement, de disposer sexuellement de personnes dites prostituées. C’est ce même droit que certains voudraient aujourd’hui graver dans le marbre constitutionnel au nom de curieux principes : est-ce à dire que nos éventuelles difficultés sociales ou relationnelles, nos fantasmes, nos pulsions prétendument irrépressibles, ou notre simple statut d’homme nous autoriseraient à louer un être humain, le plus souvent une femme, sans aucune considération pour elle et pour son propre désir ?
Ce privilège archaïque nous permettant de contraindre une personne à un acte sexuel contre de l’argent, nous n’en voulons pas ! Lire la suite
paru dans Le Monde le 30/01/2018
Ni haine des hommes ni puritanisme, #MeToo, c’est la vraie libération sexuelle !
Des millions de femmes courageuses et solidaires ont initié, porté et relayé dans des dizaines de pays le mouvement #MeToo. Ce raz de marée mondial, dont l’ampleur et l’écho sont sans précédent dans l’histoire, constitue une chance unique de refonder les relations entre les femmes et les hommes. Inévitablement, et comme tous les mouvements d’émancipation des femmes, il suscite en retour un contre-mouvement qui met son point d’honneur à le caricaturer, le réduire ou le dénigrer : à entendre certain.e.s, #MeToo mettrait en danger la liberté sexuelle et serait l’expression d’une haine des hommes. En tant qu’hommes, nous jugeons donc le moment venu d’exprimer notre solidarité avec ce mouvement de libération de la parole des femmes, de révolte contre les violences sexuelles et sexistes, et de dénonciation des privilèges et abus masculins.
Peut-on regarder la réalité telle qu’elle est ? Notre société reste, dans tous les domaines de la vie privée et publique -politique, médiatique, culturelle, sportive, économique-, profondément inégalitaire. L’écart salarial entre les femmes et les hommes est encore de 20%. Les femmes consacrent deux fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques et aux enfants. A elles les temps partiels imposés, le plafond de verre et le plancher collant, les images médiatiques dévalorisantes… Consciemment ou inconsciemment, les hommes entretiennent ces inégalités, et tous, il faut le dire, en ont au moins bénéficié.
Pour autant, tous les hommes ne sont pas des harceleurs, des agresseurs ou des violeurs. Et c’est pourquoi, a minima, il nous semble urgent que le plus grand nombre possible d’hommes se désolidarisent dès aujourd’hui des auteurs de violences sexuelles et sexistes et s’engagent publiquement en soutien au mouvement #MeToo. Si nous prenons la parole, c’est pour exprimer notre souhait que ce mouvement continue de s’amplifier et qu’il transforme plus profondément encore la société. Car il est peut-être l’impulsion décisive dont nous avons tant besoin pour délivrer les relations femmes-hommes des carcans et des rôles codifiés.
Pour cela, il faut d’abord s’opposer à une réaction récurrente : celle qui consiste à attaquer les efforts légitimes de lutte contre les violences sexuelles et sexistes au prétexte qu’ils mettraient en danger la « liberté sexuelle ». Lire la suite
Nous vivons dans un système qui banalise et protège les violences masculines. Les hommes, quelle que soit leur particularité, ont appris à les exercer, à s’en servir et à bénéficier du rapport qu’elles génèrent. Allons-nous continuer à agir ainsi ?
Nous savons que les « blagues » sexistes nous permettent de poser nos marques et d’évaluer la résistance présente. Nous savons nous dédouaner, nous trouver des allié-es, des circonstances atténuantes, etc. Et nous savons très bien reconnaître les dépassements des limites en nous ou chez les autres hommes : les regards que nous imposons, la répétition de « propositions sexuelles » (vraiment pas insistantes), la mauvaise foi sur les intentions réelles, cette facilité avec laquelle nous imposons notre toucher lubrique (la cuisse ou la main qui se rapproche d’autrui lentement si discrètement), le marchandage pour obtenir du sexe, de l’attention ou de l’intimité, etc.
Qu’importe que certains hommes n’utilisent pas les poings ou le feu, nous savons aussi rabaisser, pister dans la rue, ou simplement ignorer les femmes. Et c’est en connaissance de cause que les hommes agissent ainsi : pour garder ou asseoir le pouvoir, glorifier son ego, lire son journal tranquille, ou s’accorder entre potes devant le foot, ou n’importe quel autre concert de virilité.
Certains d’entre nous voudrions nous penser égalitaristes ou progressistes quand nos propres actes sont des menaces, voire des agressions. Il faut que cela cesse. Il est urgent de mettre notre quotidien en conformité avec nos aspirations d’égalité et de justice et d’utiliser notre pouvoir autrement que pour le consolider. Lire la suite
[Je reproduis ici le communiqué diffusé hier, avec l’autorisation du CLASCHES. Merci]
Il y a un peu plus de 10 ans, des étudiant.e.s mettaient en cause M. Daniel Welzer-Lang, alors maître de conférences en sociologie, pour des faits de harcèlement sexuel commis à leur encontre. Alertée, la présidence de l’Université Toulouse Le Mirail s’était abstenue de diligenter une enquête et, a fortiori, de prononcer une sanction disciplinaire adéquate[1]. Ce refus de réagir a pour conséquence, aujourd’hui encore, de stigmatiser et sanctionner les personnes qui ont dénoncé les faits.
L’inertie de l’institution pénalise également les victimes et leurs soutiens : M. Welzer-Lang porte plainte pour diffamation contre l’Association Nationale des Etudes Féministes (ANEF) et de l’Association contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT), qui avaient publiquement dénoncé sa nomination, en faisant valoir les nombreux témoignages d’étudiant.e.s dont elles étaient dépositaires. Si, en 2007, le Tribunal de Grande Instance de Toulouse déboute M. Welzer-Lang de sa plainte[2], le message est clair : l’absence de traitement de ces accusations par l’université encourage à maintenir le silence sur les faits dénoncés.L’inertie de l’institution a enfin des effets durables sur les victimes et leurs soutiens : en 2015, M. Welzer-Lang préside le comité de sélection d’un poste de maître.sse de conférences en 19e section intitulé « Inégalités, discriminations, genre ». Outre la cynique ironie de l’histoire, cette situation met en lumière les intolérables conséquences de l’absence de traitement de la question du harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur : les victimes et personnes ayant dénoncé les faits qui sont aujourd’hui candidates à un poste de maître.sse de conférences doivent choisir entre renoncer à candidater ou être évaluées par la personne qu’elles accusent ! L’institution ne pourrait plus clairement décourager les victimes de dénoncer leurs agresseurs.
Nous dénonçons ce système qui protège les personnes accusées de harcèlement sexuel et stigmatise davantage les victimes en empêchant leur recrutement.
CLASCHES, Collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement dans l’enseignement supérieur
ANEF, Association nationale des études féministes
AVFT, Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail
EFiGiES, Association de jeunes chercheuses et chercheurs en études féministes, genre et sexualités
ANCMSP, Association nationale des candidats aux métiers de la science politique
[1] [1] Cf. communiqué de l’Association contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT) : http://www.avft.org/article.php?id_article=309
[2] [2] D. Weltzer-Lang est débouté aussi bien au motif de la bonne foi que du vice de forme. Voir http://www.avft.org/article.php?id_article=310