Lettre ouverte d’hommes adressée aux membres du Conseil constitutionnel
NON, MERCI !
Nous, les hommes, ne tenons pas du tout
à nous voir reconnu un statut d’agresseur sexuel.
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil constitutionnel, vous allez examiner une Question prioritaire de constitutionnalité visant à abroger la pénalisation des clients-prostitueurs prévue par la loi du 13 avril 2016, c’est-à-dire à rendre de nouveau légal l’achat d’actes sexuels.
Nous, les hommes, sommes l’immense majorité des clients de la prostitution. Avant la loi « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées », nous jouissions librement et sans complexes du droit, contre paiement, de disposer sexuellement de personnes dites prostituées. C’est ce même droit que certains voudraient aujourd’hui graver dans le marbre constitutionnel au nom de curieux principes : est-ce à dire que nos éventuelles difficultés sociales ou relationnelles, nos fantasmes, nos pulsions prétendument irrépressibles, ou notre simple statut d’homme nous autoriseraient à louer un être humain, le plus souvent une femme, sans aucune considération pour elle et pour son propre désir ?
Ce privilège archaïque nous permettant de contraindre une personne à un acte sexuel contre de l’argent, nous n’en voulons pas ! Lire la suite