[L’extrait qui suit est tiré de l’ouvrage de Francis Dupuis-Déri La crise de la masculinité – autopsie d’un mythe tenace paru dernièrement aux éditions Remue-ménage (il sera disponible en France après l’été). Je remercie vivement l’auteur et les éditions pour leur autorisation à publier cet extrait.
Dans son ouvrage, richement documenté et illustré, l’auteur passe au crible différentes affirmations et faux raisonnements anti-féministes : l’échec scolaire des garçons, le suicide des hommes, le matriarcat, les paternités imposées, la symétrie des violences entre les sexes, etc. A l’instar de Judith A. Allen, l’auteur montre en quoi la crise de la masculinité est inexistante contrairement au discours qui l’affirme en boucle. (la-crise-de-la-masculinité pdf)
Une cartographie des mouvements masculinistes est dressée avec ses accointances avec les idéologies et rassemblements de droite et d’extrême droite.
J’ai particulièrement apprécié cette conclusion de Francis D.D. :
« [L]e féminisme appelle justement à la crise d’une société injuste et inégalitaire, et c’est ce qui dérange tant les hommes. Même s’ils ne sont pas en crise, ils font des crises quand des femmes refusent le rôle de sexe qui leur est assigné, quand elles transgressent les normes de sexe, quand elles résistent et contestent. Les hommes font des crises, car ils ne supportent pas d’être contredits et contestés, de ne pas avoir ce à quoi ils pensent avoir droit, en particulier des femmes à leur service.
Les hommes ne sont pas en crise, mais ils font des crises, réellement, au point de tuer des femmes.
En termes de justice et d’injustice, le problème aujourd’hui n’est pas que la masculinité soit en crise, mais bien qu’elle ne le soit pas encore. Cette crise qui n’est pas encore là, les femmes l’ont trop longtemps attendue, puisque nous y avons trop longtemps résisté. Il est donc temps d’arrêter de discourir sur la crise de la masculinité, et de tout faire pour quelle advienne, enfin. »
L’extrait concerne ici l’antiféminisme de quelques « figures de l’extrême gauche ». Proudhon ne se retourne pas dans sa tombe.] Lire la suite