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Préfaces au livre de Carine Durrieu Diebolt : Violences sexuelles : Quand la justice maltraite, Les leçons du procès Pelicot

Carine Durrieu Diebolt : Violences sexuelles : quand la justice maltraite
Les leçons du procès Pelicot

Editions Syllepse, Paris 2025, 128 pages, 10 euros
commande ici : https://www.syllepse.net/violences-sexuelles-quand-la-justice-maltraite-_r_22_i_1128.html
  • Magali Lafourcade : Victimisation secondaire et processus judiciaire
  • Charlotte Arnould : De la justice j’attendais tout

Victimisation secondaire et processus judiciaire

Nous nous faisons souvent une très haute idée de la justice, mais s’agissant du traitement des violences sexuelles, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer un double écueil. D’une part, une justice qui classe massivement sans suite les plaintes et condamne peu les auteurs, au risque de nourrir un sentiment d’impunité. D’autre part, une justice qui permettrait le déploiement d’une violence, cette fois institutionnelle.

Récemment, s’est en effet imposée dans le débat public l’idée que le processus judiciaire en lui-même pourrait être porteur d’une violence pour les plaignantes et plaignants, déjà traumatisés par les violences sexuelles subies. Sous le vocable de « victimisation secondaire » c’est tout le processus judiciaire, de la conduite des investigations à la motivation des décisions, en passant par l’audience de jugement, qui se trouve interrogé.

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Procès des violeurs de Mazan : « Ils m’ont traitée comme un sac poubelle », par Claudine Legardinier

« Un procès hors normes » a titré la presse. Est-elle vraiment si « hors normes » cette affaire Pélicot ? Une cinquantaine d’hommes comparaissent pendant 4 semaines pour viols aggravés infligés pendant 10 ans à une femme droguée par son mari et livrée à ces hommes inconsciente. 

Des monstres ? Non, des hommes tout ce qu’il y a d’ordinaires qui ont profité de « l’offre » d’un mari pornographe ; des hommes prêts à tout pour s’affranchir du consentement d’une femme… et s’ils n’ont pas payé le mari en argent, on peut ici parler « d’échange », puisque les uns ont eu à leur disposition une femme sans avoir besoin dudit consentement, l’autre a obtenu des « acteurs » gratuits pour son fantasme : les vidéos pornos qu’il tournait. Et par lesquelles, heureusement, il a été découvert.

Après le cataclysme de la découverte des faits, on peine à imaginer la force qu’il faut à Gisèle Pélicot (71 ans) pour faire face à son ex-mari et à 50 de « ses » violeurs ; pour voir déballée sa vie intime et épluchés les dizaines et dizaines de viols qu’elle a subis comme « une poupée de chiffon » ; et pour survivre au gouffre qui s’ouvre quand on croit avoir partagé avec un mari attentionné cinquante ans de vie commune…

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