
Dans leur introduction, Féminicides, fémicides et violence de genre, Lydie Bodiou et Frédéric Chauvaud, abordent des crimes contre des filles et des femmes dans de nombreuses régions du monde. Elle et il parlent, entre autres, du meurtre d’une fillette de 8 ans en Inde, des mobilisations de femmes en Amérique centrale et du sud contre les « crimes à caractère sexiste », des mots employés, des législations…
I. Le féminicide : une « découverte récente. L’autrice et l’auteur reviennent l’histoire récente et discutent des termes employés, des analyses depuis le milieu des années 70, « des femmes ne sont pas tuées de la même que les hommes, ni avec la même intensité, ni avec une ampleur similaire », de crime commis « par des hommes contre des femmes parce qu’elles sont des femmes », de la notion de féminicide, « violence systémique commise contre les femmes » et de responsabilité des Etats « qui ne luttent pas contre l’enlèvement, la disparition et la mort de fillettes, d’adolescentes et de femmes », d’une autre définition possible, « le féminicide englobe l’infanticide contre les filles, notamment en Inde et en Chine, le crime d’honneur, la violence de masse mais aussi l’infection du sida », de l’occultation de la violence masculine,
Je souligne les paragraphes sur les filles « manquantes » dans certains pays d’Asie, une forme de féminicide non nommé mais d’une échelle et d’une ampleur inégalée, la culture de l’infériorité des femmes, le recours à la « tradition », la violence non considérée comme telle, « Mais le fléau contemporain qui redimensionne l’échelle des dommage à l’encontre du sexe féminin est celui qui les empêche de venir au monde », les effets du déficit démographique combiné au sentiment de propriété sur les femmes, la marchandisation des femmes, « prostitution, trafic, enlèvement, polyandrie, mariages forcées… »
II. De la violence au féminicide : de l’Amérique latine aux instances internationale. Lydie Bodiou et Frédéric Chauvaud abordent, entre autres, les tueries massives ou systémiques, les crimes de masses en lien avec les politiques contre-insurrectionnelles, « Eradiquer les femmes, c’est tarir la source : de la génération, de la tradition, des rites d’une culture autonome », la Convention de Belém do Pára, les violences dites intimes, la notion de féminicide et son inscription dans les législations nationales, « la reconnaissance de l’existence d’un crime spécifique couvre aujourd’hui onze pays d’Amérique latine », les évolutions des conventions internationales dont la Convention d’Istanbul…
III. Deux études de cas à propos du Canada. L’autrice et l’auteur reviennent sur Alek Minassian et son « acte idéologique », la tuerie de l’Ecole polytechnique de Montréal, « les interprétations féministes du massacre furent longtemps minimisées, niées, raillées », les Sœurs volées (je-nai-plus-peur-je-veux-me-battre-puisquon-ne-se-battra-pour-moi/), un « phénomène social qui s’inscrit dans l’héritage colonial canadien »… Lire la suite →