Alors que la guerre ne cesse de faire rage dans différentes régions du monde et que les menaces d’extension des conflits se précisent, je me permets de donner un coup de pub pour un livre publié récemment par les éditions Solanhets.
C’est le 3ème ouvrage de Cynthia Enloe publié par ces mêmes éditions.
Extrait :
Les enseignements féministes concernent tout le monde
Un enseignement utile est toujours en mouvement. Il n’est pas statique. Il n’est pas juste fait pour être répété par cœur. Un enseignement féministe, avant tout, c’est comme une allumette pour enflammer un embrasement de pensée.
Les enseignements féministes présentés ici sont douze… et les suivants. Chacun de ces douze enseignements est apparu après des années de réflexions, de recherches, d’interrogations, de comparaisons, de décomptes, de discussions, de récits et d’échanges – et de nouvelles réflexions. Les assimiler, puis agir à partir de chacun de ces enseignements féministes, confère une fiabilité supérieure à nos connaissances de la guerre, ce qui nous confère, en retour, une plus grande valeur en tant que membres de la cité – de nos propres pays, et du monde entier.
Le féminisme n’est pas un club. C’est un réseau poreux, et en expansion permanente, de femmes et d’hommes qui réfléchissent sérieusement sur la vie complexe des femmes, sur les relations des femmes avec les hommes, avec les États et entre elles. Le féminisme consiste à interroger, à partager, à explorer les mécanismes de l’inégalité et de l’injustice. Tout le monde peut participer à ce questionnement engagé – un questionnement sur les blessures, un questionnement sur l’expertise, un questionnement sur la « chair à canon », un questionnement sur la sécurité, un questionnement sur l’esclavage sexuel, un questionnement sur la reconstruction, un questionnement sur le « brouillard de guerre ».
Une mise en garde : il faut de la ténacité dans ses interrogations pour devenir et rester féministe. C’est ce que nous ont montré toutes les femmes militantes présentées dans ce livre. Le patriarcat – et les personnes tirant profit du privilège qu’elles octroient à certains types de masculinités – a besoin que nous manquions de ténacité, que nous nous épuisions à la tâche. Le patriarcat compte sur le fait que nous nous retirions dans un individualisme superficiel, un fondamentalisme insensé ou un cynisme pseudo-sophistiqué.



